Les élus municipaux de Wisches-Hersbach ont récemment effectué leur sortie d’automne en forêt communale sous une pluie battante… Paradoxal, quand on sait que la sécheresse et son impact sur les plantations étaient au cœur du débat.
Après le mot de bienvenue du maire de Wisches-Hersbach, Alain Ferry, c’est Cédric Fritsch, successeur de Béatrice Longechal à la direction de l’agence ONF de Schirmeck, qui a tracé, principalement pour les nouveaux élus, un portrait rapide de la forêt locale. Il a expliqué également le rôle de l’Office national de la forêt en matière de conseil et de gestion, moyennant une redevance prélevée sur les recettes forestières, appelée « frais de garderie ».
Il a complété son propos en évoquant le marché actuel fluctuant du bois, compte tenu des conditions sanitaires (sécheresse, tempêtes hivernales, attaques de scolytes…)
La forêt de Wisches-Hersbach – la 4e plus grande forêt communale du Bas-Rhin, s’élevant de 280 et 960 m d’altitude –, se compose à 75 % de résineux, (épicéas, douglas, mélèze, pins), utilisés en menuiserie et charpente pour les bois de bonne qualité, ou comme panneaux de particules ou pâte à papier pour les bois de moindre qualité. Les feuillus (hêtres et autres essences comme le chêne, l’érable, le frêne, etc.), sont commercialisés en bois-énergie. Les ventes de bois représentent une source de revenus non négligeable pour la commune.
Sébastien Loux, agent technique ONF en charge du triage, a tenu à rappeler que les enjeux de la forêt ne sont pas juste économiques et patrimoniaux, ils sont aussi environnementaux, avec des zones humides à préserver et une faune sauvage à protéger, comme le grand tétras. La forêt, c’est également un lieu de promenade, avec ses nombreux sentiers piétonniers, culturel et de découverte, grâce à celui des sculptures, historique, avec les sentiers mémoriels des stèles et des bunkers, paysager, avec le sommet du petit Donon et du Kohlberg…
Déjà fortement impactée par la tempête Lothar de 1999 (80 000 m3 récoltés en quatre ans et 300 ha détruits), la forêt wischoise souffre des attaques accrues de scolytes, de la sécheresse qui sévit depuis quatre ans, et des tempêtes de ce début d’année 2020. Le réchauffement climatique (+ 1 °C en 20 ans, avec une prévision de + 1 à + 1,5 °C d’ici à 2050), oblige à repenser dès aujourd’hui la physionomie de la forêt de demain, à choisir les essences résistantes et les mieux adaptées à ce climat évolutif, étant donné que les espèces endémiques (épicéas, hêtres), ne sont désormais plus envisageables dans le secteur. Dans cette problématique, le déséquilibre faune flore très accentué est, lui aussi à prendre en compte.
Malgré la pluie, les personnes présentes ont pris plaisir à participer à cette sortie pédagogique et rafraîchissante. Crise sanitaire oblige, et contrairement aux années précédentes, la rencontre ne s’est pas conclue autour d’une table avec le traditionnel et convivial casse-croûte. L’an prochain, peut-être…
Pour en savoir plus :