Cette année, après plus de trois décennies passées à divertir son public, le cercle théâtral de Hersbach a choisi de présenter une pièce d’Eric Assous : « Les belles-soeurs ».

Et le moins qu’on puisse dire est que ces belles-soeurs là n’ont pas prévu d’engendrer la mélancolie. Savoir tirer parti de scénarii aussi banals qu’embarrassants comme l’infidélité et le mensonge, voilà qui dope l’imagination des auteurs de comédies. Quand, de surcroit, les acteurs ont du talent et savent jongler avec les situations les plus extravagantes, voilà qui réjouit les spectateurs.

Samedi soir, la scène Robert Hossein de Hersbach, accueillait pour la première ces trois pittoresques belles-soeurs : la campagne aurait-elle sur ces dames des effets pervers ? Toujours est-il que Mathilde (Céline Gauthey), Nicole (Marie-Laure Schaeffer, en alternance avec Blanche Baader) et Christelle (Lysiane Charton) découvrent, lors d’un dîner de famille dans la maison de campagne de Francky et Nicole, que leurs maris respectifs, Yvan (Claude Schaeffer), Francky (Thierry Schaeffer) et David (Léo Marchal) ont eu une aventure extra-conjugale avec la séduisante Talia (Isabelle Scherer), la secrétaire de Francky. Les trois maris, comme (presque) tous les hommes infidèles, répugnent à assumer leur inconstance et cherchent à noyer le poisson. Les épouses bafouées, ont l’infortune fielleuse et elles profitent de l’occasion pour distiller leur venin et s’envoient quelques « vacheries » au visage.  En un mot comme en cent, le dîner de famille qui devait être convivial et courtois, vire au règlement de compte. 

Le texte est truculent, les situations cocasses. Les spectateurs, parfois venus de loin, sont aux anges et rient de bon cœur. Depuis le temps qu’ils jouent ensembles, ces amateurs éclairés se connaissent sur le bout des doigts. Ainsi, lorsqu’ils sont confrontés à un « blanc », inévitable lors d’une première, ils réussissent d’une pirouette à retomber sur leurs pieds. Leurs facéties ravissent le public conquis : d’un bout à l’autre de la pièce, la salle résonne de rires et d’applaudissements nourris. La direction est assurée par Gérard Mahon, la régie son et lumière par Raymond Rosier. Anne-Marie Gauthey est la souffleuse et les décors sont de Laurent et Jean-Julien Charton ainsi que Joseph Pierre.

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